Partir, c’est pourrir un pneu.
Révision des 15 000 km d’une DUCATI 900 SSie
Année-modèle : 2004
Kilométrage : 14 240 km
Révision des 15 000 km ainsi que le remplacement du pneumatique avant. L’inspection de la machine mettra en évidence une tige d’acier d’environ 8 cm plantée dans le pneumatique arrière. La réparation ne pouvant être envisagée (compte tenu de l’usure du pneumatique), le remplacement du pneumatique arrière s’impose. L’opération nécessite de disposer librement de la roue avant.
Comme la moto ne dispose pas de béquille centrale, une béquille d’atelier utilisant le bras oscillant de la machine est nécessaire. Cette opération demande la mise en sécurité de la machine par des sangles latérales fixées au pont élévateur.
Procéder au desserrage de la broche avant ainsi qu’au démontage des étriers de freins (à disque). Le garde-boue avant très enveloppant doit être démonté.
Maintenant, il va falloir surélever le train avant pour disposer librement de la roue avant. Un lève moto hydraulique est nécessaire. Des cales en bois dur seront disposées pour sécuriser la bonne tenue du lève moto et laisser la machine en appui sur les cales en lâchant légèrement le lève moto. La machine est à nouveau assurée par des sangles dans cette position.
Vérification des dimensions du nouveau pneumatique. C’est un pneumatique de type « tubeless » (sans chambre)
Ici Tubeless 120/70ZR17 :
- Tubeless : pneumatique sans chambre
- 120 : 120 mm de large
- 70 : 70% de 120 mm de haut (soit 84 mm)
- Z : classe de vitesse (> 210 km/h)
- R : carcasse radiale : c’est le tissage des fils d’acier assurant la tenue du pneumatique.
Exemple de pneumatiques usés au-delà des limites préconisées par le constructeur :
Le démontage de la roue commence par l’extraction de la broche en prenant garde de ne pas perdre les entretoises de roue. La broche est nettoyée puis graissée ainsi que les pièces attenantes.
Vérifier la libre rotation des 2 roulements (sans craquement) ainsi que le bon état des flasques garantissant le maintien de la graisse du roulement. Dégonfler le pneumatique en dévissant l’obus de la valve. Décoller les flancs du pneumatique de la jante des 2 côtés en prenant soin de ne pas endommager la jante, le disque ou la couronne.
Présenter le pneumatique neuf sur la jante en ayant au préalable vérifié que le sens de rotation du pneumatique indiqué par une flèche est le même que celui de la jante. Puis enduire le flanc du pneumatique de produit savonneux afin de faciliter le passage du pneu par-dessus le bord de la jante. Et disposer les protections de jante pour l’utilisation des démonte-pneus.
Positionner le nouveau pneumatique en prenant garde au sens de rotation préconisé par le fabricant . À noter que certains constructeurs indiquent d’un repère la position de la valve, cela évite un équilibrage trop marqué (excès de plombs auto-adhésifs). Enduire à nouveau les flancs du pneumatique pour faciliter le passage de la jante.
Les protections ne sont plus nécessaires puisque le point d’appui des démonte-pneus se trouve à l’intérieur de la jante. Le premier flanc ne pose en général pas de problème. Pour le deuxième flanc, il faut s’assurer du bon positionnement du premier flanc : il doit être bien engagé à fond d’un côté au milieu de la jante.
Le pneu en place, remonter l’obus dans la valve et gonfler à environ 5 bars (0,5 MPa) pour bien positionner les épaules du pneu sur la jante : l’étanchéité se fait à cet endroit. Le bon centrage est reconnaissable aux 2 claquements très sonores et caractéristiques du pneumatique qui se positionne sur la jante. Ajuster la pression à la valeur préconisé par le constructeur et aux conditions d’utilisation de la moto.
Procéder à l’équilibrage statique de la roue une fois débarrassée de ses anciens plombs auto-adhésifs. Cet équilibrage consiste à disposer une broche centrant la roue de façon à permettre sa libre rotation qui indiquera la partie la plus lourde de la roue. Une fois la roue immobilisée en rotation, faire un repère vertical sur la partie supérieure du pneu. Ce sera le repère du premier plomb à coller après dégraissage de la jante.
Sur les jantes des machines de grosse cylindrée, on peut commencer par un plomb de masse 10 grammes. Faire tourner la roue jusqu’à son immobilisation complète afin de vérifier la pertinence de la valeur du plomb. Les valeurs habituelles d’équilibrage avoisinent les 30 grammes. Les plombs se présentent sous la forme de barrette autocollante détachable de 5 et 10 grammes.
Dans le cas présent, 25 grammes (3×5 + 1×10) ont été nécessaires
Le remontage de la roue ne présente pas de difficulté particulière. Vérifier l’état des plaquettes de frein puisque l’étrier est démonté. Afin d’assurer une usure de la surface des plaquettes parallèle au disque, seul un fourreau de fourche sera serré.
Mise en place des étriers de frein et actionnement des freins de façon à bien centrer le 2ème fourreau sur la broche : cela garantie une rotation libre de la roue. Finir le serrage du fourreau et remonter le garde-boue. Libérer délicatement le lève moto après avoir retiré les cales en bois.
État du pneumatique arrière du motocycle crevé par un axe de 4 mm de diamètre. Le pneumatique n’est pas réparable à cause du diamètre du trou. De plus, il est très usé et ne supporterait pas une réparation par mèche extérieure (conseil du fabricant de mèche)